VOITURES ÉLECTRIQUES : DÉJÀ 200 ANS D’HISTOIRE OU PRESQUE !

24 JUIN 2022

Contrairement à ce que nombre de personnes pensent, l’invention de la voiture électrique est loin d’être contemporaine. Aussi incroyable que cela puisse paraître elle trouve son origine au milieu du XIXème siècle, en 1834 pour être plus précis !  

Si c’est à l’américain Robert Anderson que l’on doit cette découverte révolutionnaire, il faut attendre 30 ans de plus et l’invention de la batterie rechargeable au plomb par le Français Gaston Planté en 1865, et son amélioration par Camille Faure en 1859, pour que la voiture électrique se développe réellement. Grâce à ces hommes, les voitures électriques prennent leur réel essor et peuvent désormais être rechargée.

À cette époque, les premières bornes de recharge font aussi leur apparition et avaient été baptisées « colonne de charge ». Tout comme aujourd’hui, Le modèle avait été pensé pour s’intégrer dans l’espace urbain avec un design proche de celui d’une boite aux lettres. Le système fonctionnait avec des jetons, l’utilisateur pouvait alors choisir l’intensité de la charge (de 25 à 80 ampères) pour recharger son véhicule.


UNE ASCENSION FULGURANTE 

Entre 1898 et 1902, les voitures les plus rapides étaient électriques, démontrant la capacité du moteur électrique à développer une grande puissance en un court instant. Le meilleur exemple reste celui de la mythique « jamais contente » conçue par le Belge Camille Jenatzy qui fut la première à dépasser les 100 km/h en 1899 !

Le début du XXème siècle est donc électrique. À l’époque, 38 % du marché automobile américain est d’ailleurs électrifié. Faciles à démarrer ces voitures sont bien supérieures aux voitures thermiques de l’époque. Des villes comme New-York, Philadelphie ou Londres profitent de cet engouement pour mettre en place des flottes de taxis électrique sur toutes leurs grandes artères. Le développement de ce nouveau mode de transport, qui remplace les fiacres et autres voitures à cheval, est fulgurant.


1908 : LE TOURNANT THERMIQUE

Ford Motor Company commercialise aux États- Unis son plus célèbre modèle : la Ford T. L’assemblage à la chaîne abaisse les coûts de production. Ces véhicules thermiques, nouveaux modèles, séduisent tout de suite la bourgeoisie américaine.  Avec un coût unitaire compris entre 500 et 1 000 dollars, ils sont deux fois moins chers que leurs concurrents électriques et Ford en démocratise la tendance. Désormais plus compétitif et doté d’une meilleure autonomie, ces derniers auront donc raison des voitures électriques et de leurs « colonnes de charge ». En 1920 les considérations pour l’écologie et le “zéro émission” n’existant pas encore, Ford a su saisir parfaitement les enjeux en proposant le modèle le plus adapté à son époque. 


LES ANNÉES 70, ENTRE CHOC PÉTROLIER ET PRISE DE CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE

Il faut attendre 1973 et un choc pétrolier pour que la propulsion électrique pointe à nouveau timidement le bout de son nez. L’importance d’une alternative à l’or noir accompagnée d’une prise de conscience écologique pousse la firme américaine Sebring Vanguard à commercialiser un prototype appelé « CitiCar ». Inspirée des voiturettes de golf et avec son allure en forme de bec de canard, cette dernière ne soulèvera pour autant pas l’enthousiasme des consommateurs d’autant que le choc pétrolier de 1973 ne dure pas, le prix du pétrole retombe tout comme les ventes de ce petit prototype.

Toutefois le mouvement semble lancé. En 1976 le congrès américain se sensibilise aux questions environnementales et lance l’« Electric and Hybrid Vehicule Research, Development and Demonstration Act » dans le but d’aider la recherche à développer de nouvelles batteries et de nouvelles voitures électriques.


UN MONDE QUI CHANGE

En 1990, un grand pas est franchi avec la mise en place en Californie du Zero Emission Vehicle (ZEV) qui impose aux grands constructeurs américains de réaliser au moins 2% de leurs ventes avec des véhicules zéro émission en 1998. Les 2% du ZEV passe à 5% en 2001 et 10% en 2003. D’autres régions suivent le même mouvement.

Tous les grands constructeurs se mobilisent alors pour lancer des modèles de voiture écologiques. Si la plupart des projets ne voient pas le jour, une réflexion est irrémédiablement en train de s’amorcer.

Les années 2010 vont enfin consacrer l’émergence de l’électrique. Devant les enjeux environnement majeurs auxquelles le monde est confronté, la voiture électrique ne se présente plus comme la voiture du futur, mais comme celle du présent. En 2021, le plan « Fit for 55 » de la Commission Européenne fixe comme objectif aux États membres la fin de vente des véhicules thermiques en 2035.

Ford qui avait initié une révolution en 1908 en comprenant les enjeux de l’époque est également l’un des premiers acteurs du changement d’aujourd’hui. Pour Ford Europe, la route vers des véhicules zéro émission est déjà tracée par une nouvelle génération menée par la Mustang Mach-E, le E-Transit et les sept nouveaux véhicules particuliers et utilitaires 100% électriques qui arriveront en Europe d'ici 2024. Comme à la fin du XIXème siècle l’électrique a le vent en poupe et cela semble bien parti pour durer. Robert Anderson en serait, à n’en pas douter, le premier ravi !

À DÉCOUVRIR